Document Type

Article

Publication Date

2005

Publication Title

Caietele Echinox

Volume

9

Pages

246-255

Abstract

[First paragraph]

Anne Macvicar Grant, poétesse écossaise vivant à New York à la fin du dix-huitième siècle, concevait les célibataires en termes d’êtres « qui passaient à travers la société comme des fantômes silencieux, et qui, de toute évidence, se considéraient assez supérieurs aux autres » (“passing in and out [of society] like silent ghosts and seeming to feel themselves superior to the world.”1 De même, Jean Borie identifie le célibataire par rapport à son invisibilité aux yeux d’un monde qui ne cesse de le rejeter : « Le célibataire, » conclut Borie, «quoique gris muraille et presque invisible [...] ne saurait être confondu avec la foule [...]. En lui-même, le célibataire a une conscience aiguë de sa singularité. On peut dire que son être se confond avec sa singularité, douloureuse de ne savoir comment se traduire. »2 En suivant la logique de Borie, comment « l’invisibilité » de Storitz peut-elle se traduire? Si, littéralement, en traduisant le nom « Storitz » par un mot proche en allemand, Stören, to disturb en Anglais ou « déranger » en Français, il est clair que Wilhelm Storitz se met à l’écart des normes établies. Pour Michelle Perrot, célibataires, solitaires, vagabonds sont des marginaux qui vivent à la périphérie d’une société dont la famille est le centre. Leur existence matérielle et morale est compliquée. Toujours en position de suspects ou d’accusés, ils vivent sur la défensive dans les familles d’un filet encore lâche, mais qui se resserre.3

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© Caietele Echinox.

Posted with the permission of the director.

Original Publication Citation

Schulman, P. (2005). Le Célibataire invisible: Solitude et fantastique dans Le Secret de Wilhelm Storitz. Caietele Echinox, 9, 246-255.

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